L’interdiction de la 5G par Huawei (et aussi ZTE) est confirmée par la Cour d’appel de Stockholm, ce qui porte un nouveau coup aux projets européens du géant chinois des télécommunications.
L’autorité de régulation suédoise en matière de télécom, avait interdit à l’entreprise, ainsi qu’à son homologue chinois ZTE, de déployer, d’utiliser le réseau de haut débit mobile en octobre 2020 en raison de problèmes de sécurité, sur recommandation des services de renseignement du pays. Huawei a perdu son appel initial en décembre dernier.
Le dernier verdict du tribunal rapporté par l’agence Reuters : « La sécurité de la Suède est d’une importance capitale et le tribunal administratif a tenu compte du fait que seules la police de sécurité et les forces armées ont une vue d’ensemble de la situation en matière de sécurité et de la menace qui pèse sur la Suède . »
Le représentant de Huawei en Suède a réagi à la suite du verdict : « Nous étudions actuellement le jugement et le raisonnement du tribunal afin de déterminer les autres recours juridiques à mettre en œuvre pour protéger nos droits et intérêts légitimes (…/…) En outre, le régulateur n’a pas réussi à produire des faits ou des preuves démontrant que l’équipement de Huawei présente des problèmes de sécurité technique. Notre porte reste ouverte à un dialogue constructif avec les parties concernées afin de trouver des solutions pratiques pour atténuer tout problème de sécurité. »
Le risque de sécurité nationale
Il s’agit du dernier coup porté aux projets européens de Huawei après une série d’interdictions. Les pays européens invoquent également des risques de sécurité nationale.
Au début du mois, la Roumanie a interdit à l’entreprise de participer à son déploiement 5G. L’année dernière, la Grande-Bretagne a interdit l’installation d’équipements 5G Huawei à partir de septembre 2021, et elle a ordonné à Huawei de se retirer progressivement de son réseau 5G d’ici 2027, suivant ainsi l’exemple des États-Unis.
D’autres pays européens, dont la France et l’Allemagne ont envisagé d’interdire Huawei. En juillet dernier, l’Union européenne a encouragé les États membres à ne plus faire appel à des fournisseurs susceptibles d’accroître les risques en matière de cybersécurité, une mesure qui a été largement considérée comme visant les entreprises chinoises.
Les représailles de Pékin attendues
La décision du tribunal de Stockholm de maintenir l’interdiction alimentera les spéculations selon lesquelles le géant suédois Ericsson, à la fois concurrent et client de Huawei, subira des représailles en Chine.
D’après les médias suédois, après l’interdiction de Huawei, le directeur général d’Ericsson avait fait pression sur Anna Hallberg, la ministre du Commerce du pays, pour qu’elle déclare que l’interdiction serait « mauvaise pour Ericsson. Car elle désigne notre concurrent chinois d’une manière [explicite] qu’aucun autre pays de l’UE n’a fait ».
Réagissant sur la première interdiction de Huawei et ZTE par la Suède, la Chine a alors déclaré en janvier 2021 qu’elle « prendrait toutes les mesures nécessaires » pour défendre ses entreprises à l’étranger.
Les entreprises suédoises ont déjà subi des contrecoups en Chine cette année. Le géant suédois de l’habillement H&M a été au centre d’un boycott de la part des consommateurs après avoir annoncé qu’il n’utiliserait pas de coton provenant de la région du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, en raison du recours au travail forcé.
Vo Trung Dung
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Dessin de Une : © XIA, de son vrai nom Lichuan Xia [夏丽川], née en 1973 à Pékin. Dessinatrice, elle a débuté au sein du supplément « Humour et satire » du journal du Parti communiste chinois le Quotidien du Peuple à Pékin. Depuis 2001, elle travaille pour Caijing Magazine, un excellent magazine libéral et plutôt « réformateur », en tant que dessinatrice éditoriale et designer graphiste.
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