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Confucius par © Denise Bossarte via Unsplash

La Finlande ferme l’institut Confucius

Influence | Helsinki accuse l’Institut Confucius de censure, d’espionnage, de tentative de blocage des discussions sur le Tibet, de diffusion de l’influence chinoise au-delà de la culture et de la langue.

L’université d’Helsinki accueille depuis 2007 un institut Confucius axé sur l’enseignement de la langue et de la culture chinoises. Cette coopération repose sur un partenariat avec l’Université de Renmin (Chine), qui envoie chaque année des enseignants à Helsinki. Les enseignants chinois, payés par Pékin, éviteraient de parler du massacre de la place Tiananmen et de la révolution culturelle. En 2019, l’Institut Confucius d’Helsinki a tenté de bloquer les discussions sur le Tibet.

Dans le journal en ligne Euractiv, consacré à l’actualité européenne, Hanna Snellman, vice-rectrice de l’université d’Helsinki a précisé : « La Chine est désireuse de continuer à financer le programme. Toutefois, nous voulons choisir nos propres enseignants et les employer nous-mêmes. Nous voulons également que l’enseignement du chinois soit fondé sur la recherche. »

Ainsi, l’université d’Helsinki résiliera d’ici peu son contrat de coopération avec l’Institut Confucius.

Les Confucius en UE

La Chine compte aujourd’hui environ 190 instituts Confucius en activité — ou en cours de fermeture — dans l’Union européenne. Déjà en 2015, les services de sécurité de la Belgique avaient émis un avis négatif à l’égard de ces instituts pour les « hauts risques d’espionnage ». Quelques années plus tard, l’Université libre de Bruxelles a mis fin en 2019, à sa coopération avec l’Institut Confucius de Bruxelles,. Bruxelles a expulsé après le directeur chinois du pays pour espionnage. La Suède a fermé tous ses instituts Confucius et comme le Danemark en 2020. La Norvège a fait de même en 2021. En Allemagne, les universités de Dortmund et de Hambourg ont aussi cessé cette coopération.

Ces fermetures résultent d’un sentiment anti-chinois croissant parmi le public et les gouvernements européens. Ils considèrent les instituts Confucius — non pas comme des organismes universitaires mais — comme des instruments de propagande de Pékin, qui limite les sujets de discussion des étudiants et du corps enseignant.

Les Instituts Confucius bannissent tous les sujets sensibles pour Pékin : les droits de l’homme, Taïwan, le Tibet et le Xinjiang. La Chine présentée aux étudiants correspond uniquement à celle décrite par le gouvernement. En outre, les étudiants apprennent des caractères simplifiés, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas lire les documents écrits en caractères traditionnels.

Le développement rapide

Les instituts Confucius ont été lancés en 2004, et il en existe aujourd’hui 525 dans 146 pays, avec des dizaines de milliers d’étudiants. Le ministère chinois de l’Education les soutient. Au départ, on le comparait au British Council et à l’Alliance française.

Les gouvernements et les universités européens étaient désireux de développer l’expertise de leur population et de leurs entreprises en matière de langue, de culture et d’histoire chinoises. Ils souhaiteraient bénéficier de la croissance économique majeure la plus rapide au monde. Les petits pays pauvres, en particulier en Afrique, ne disposent pas des ressources nécessaires pour améliorer cette expertise par eux-mêmes. Ce qui fait des Instituts Confucius une option attrayante.

Vo Trung Dung

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Photo : © Denise Bossarte via Unsplash.

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