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Hong Kong, sous les tentacules de Pékin - © Cristina (Portugal)

Hong Kong : Pékin contre la presse prodémocratique

La police de Hong Kong a utilisé pour la première fois jeudi la loi de sécurité nationale contre Apple Daily, un journal prodémocratique, propriété de Jimmy Lai.

Elle a arrêté en cinq dirigeants de la rédaction et du groupe de média, dont le rédacteur en chef Ryan Law et Cheung Kim-hung, le PDG de Next Digital.

La raison invoquée : «  Collusion avec des puissances étrangères. »

Le fondateur d’Apple Daily, Jimmy Lai, purge actuellement une peine de 20 mois de prison pour son rôle dans des assemblées et manifestations « non autorisées » en 2019, à une période où Hong Kong a connu des manifestations antigouvernementales massives réclamant le suffrage universel et les libertés démocratiques.

La police a également gelé 18 millions de dollars hongkongais (2,3 millions de dollars) d’actifs appartenant à trois sociétés liées à Apple Daily.

Chris Yeung, président de l’Association des journalistes de Hong Kong, a déclaré lors d’une conférence de presse en ligne que les arrestations et le raid policier sur Apple Daily pourraient avoir un effet dissuasif sur la société. Il s’est inquiété de l’utilisation de la loi sur la sécurité nationale comme « arme pour poursuivre les dirigeants des médias et les journalistes pour avoir publié des rapports et des articles considérés comme une menace pour la sécurité nationale ».

À la Bourse de Hong Kong, les actions de Next Digital ont été suspendues de la cotation jeudi matin, l’heure locale, par la Bourse elle-même. Aucune raison n’a été donnée pour cet arrêt.

Pas de place pour un véritable journalisme

Avant la reprise en main de Hong Kong par Pékin, en dépit de l’accord signé entre la Chine et le Royaume-Uni, la presse hongkongaise jouissait une rare liberté dans cette partie du monde. Aujourd’hui, informer est devenu risqué et les sujets politiques critiques deviennent impossibles.

Fondée en 1928, RTHK est un radiodiffuseur public très respecté. Mais ces derniers mois, elle a été accusée par les autorités de « partialité, d’être trop indépendante et de prendre parti pour les manifestants prodémocratie » au lieu de respecter les obligations de la charte visant à promouvoir « un pays, deux systèmes ».

RTHK a été publiquement critiquée par des responsables et attaquée par les médias d’État chinois. Des journalistes ont été suspendus, harcelés et poussés à la démission en raison de leurs questions posées à l’antenne. De nouvelles règles exigent que tous les employés du gouvernement de Hong Kong n’appartenant pas à la fonction publique — les contractuels —, y compris le personnel de RTHK, doivent prêter allégeance au gouvernement chinois.

Par la rédaction, avec les agences.

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Illustration de Une : Hong Kong, sous les tentacules de Pékin par la dessinatrice © Cristina (Portugal), via The Cartooning for Peace. Cristina Sampaio, née en 1960, vit à Lisbonne où elle travaille depuis 1986 comme illustratrice et dessinatrice de presse pour plusieurs magazines et journaux nationaux et internationaux.


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