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2022 Xinjiang Ouigours Génocide ©Badiucao

Xinjiang : Les sanctions de Washington contre Pékin

La loi américaine sur « la prévention du travail forcé des Ouïgours » aggrave encore plus les relations entre la Chine et les États-Unis. Depuis mardi, Washington interdit l’importation des biens du Xinjiang. Joe Biden ralliera les pays alliés pour que « les chaînes d’approvisionnement mondiales soient exemptes de travail forcé, et aussi pour dénoncer le génocide au Xinjiang. »

Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères : « La loi américaine sur la prévention du travail forcé des Ouïgours repose sur un mensonge. Elle vise à imposer des sanctions aux entités et aux individus concernés au Xinjiang. Cette action est la poursuite de ce mensonge et une escalade de la répression américaine sur la Chine sous le prétexte des droits de l’homme. »

Travail forcé et marché

Les États-Unis affirment que les chaînes d’approvisionnement doivent être exemptes de travail forcé. Les importateurs doivent prouver que ces produits et leurs composants ne sont pas fabriqués dans le cadre du travail forcé. Sans surprise, la Chine a condamné la décision américaine d’appliquer une interdiction d’importation de produits fabriqués au Xinjiang. Pékin assure que l’interdiction pénalise en premier lieu les habitants du Xinjiang.

Les tensions politiques et diplomatiques entre la Chine et les États-Unis ont monté plusieurs crans. Les services américains des douanes et de la protection des frontières a commencé mardi à appliquer la loi sur « la prévention du travail forcé des Ouïgours » (Uighur Forced Labor Prevention ActUFLPA). Une loi qui a été promulguée par le président américain Joe Biden le 23 décembre 2021.

Pour Pékin, l’UFLPA constituait « une preuve solide du comportement arbitraire des États-Unis portant atteinte aux règles économiques et commerciales internationales et aux chaînes industrielles internationale et d’approvisionnement mondial. »

Droits de douane et conséquence

L’administration Trump ont imposé des droits de douane supplémentaires aux produits chinois dès 2018. La part de marché des produits d’habillement chinois aux États-Unis a diminué à 27,18 % en 2021, contre 36 % en 2018. En revanche, au premier trimestre de 2022, la part de marché des produits d’habillement du Viêt-Nam aux États-Unis a augmenté à 10%, contre 8% en 2017. Les produits de l’Inde ont augmenté à 13 % contre 11 %, tandis que ceux du Bangladesh sont passés à 11 % contre 7 % pour la même période.

Des géants mondiaux du textile, comme Nike, H&M et Zara, se trouvent entre trois feux : l’interdiction américaine, et d’autres pays occidentaux, la sensibilité de leurs consommateurs chinois et l’exigence des clients occidentaux. 

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken : « S’attaquer au travail forcé et aux autres violations des droits de l’homme en République populaire de Chine et dans le monde entier est une priorité pour le président Biden et cette administration. Nous mobilisons nos alliés et nos partenaires pour que les chaînes d’approvisionnement mondiales soient exemptes du recours au travail forcé, pour dénoncer les atrocités commises au Xinjiang et pour nous rejoindre afin d’appeler le gouvernement [de la République populaire de Chine] à mettre immédiatement fin aux atrocités et aux violations des droits de l’homme, y compris le travail forcé. »

La pression occidentale monte en crescendo contre la politique chinoise au Xinjiang.

Vo Trung Dung

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Dessin de Une : « Xinjiang Auschwitz » par © Badiucao.

Badiucao est un artiste politique originaire de Chine. Il s’attaque directement à toute une série de questions sociales et politiques. Il utilise son art pour défier la censure et la dictature en Chine. Il pense que l’histoire est constamment modifiée, altérée et même oubliée lorsque la liberté d’expression et la démocratie sont absentes. Son art est un témoignage de son point de vue personnel sur les questions sociales, utilisé pour confronter les archives officielles. Il pense que l’art et l’internet ont le pouvoir de déconstruire l’arrogance et l’autorité de la dictature en tant qu’éléments constitutifs de l’éveil et de l’indépendance de l’individu.

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