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Londres au secours des Ouïghours

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, vient d’annoncer des mesures pour empêcher toute contribution des entreprises britanniques à l’exploitation des Ouïghours, une minorité musulmane de Chine, dans des camps de travail. Ces mesures incluent un renforcement du contrôle des exportations vers la région du Xinjiang, où vivent principalement les Ouïghours, et des pénalités pour les entreprises n’étant pas assez transparentes sur leurs sources d’approvisionnement.

Au parlement britannique, Dominic Raab a dénoncé les violations des droits de l’homme commises par la Chine à l’encontre de la minorité ouïghoure. Il a averti les entreprises britanniques qu’elles risqueront des amendes si elles sont liées d’une façon ou d’une autre au travail forcé subi par les Ouïghours de Xinjiang.

Dominic Rabb : « Les entreprises britanniques s’exposent à de lourdes amendes si elles sont accusées de violations des droits de l’homme en Chine. Les entreprises devront démontrer que leurs chaînes d’approvisionnement sont exemptes de travail forcé dans la province du Xinjiang. Le Royaume-Uni a le devoir moral de réagir. »

Pékin est accusé d’abus généralisés dans cette région, où vivent les Ouïghours musulmans, notamment des allégations de stérilisation forcée, de travail forcé et d’internement massif. Ils auraient été contraints de cueillir du coton dans la province du Xinjiang, ce qui fait craindre que les consommateurs britanniques n’achètent ces produits.

Ces mesures contraignantes pour les entreprises britanniques sont survenues le lendemain de l’attaque de Boris Johnson contre la Chine. Le Premier ministre a accusé « des pratiques médicales traditionnelles démentes » d’être à l’origine de la pandémie de coronavirus. Il a fustigé « des personnes qui broient les écailles de pangolin dans le but de devenir plus puissantes ».

La réaction chinoise

L’ambassadeur de Chine auprès des Nations unies, Zhang Jun, a réagi en avertissant le Royaume-Uni de ne pas s’immiscer dans les affaires internes de la Chine. Il a qualifié les mesures britanniques « d’attaque politique sans fondement. »

En vertu de la loi britannique sur l’esclavage moderne, les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 36 millions de livres sterling doivent publier des déclarations exposant les mesures qu’elles ont prises pour s’assurer que leurs chaînes d’approvisionnement sont exemptes de pratique d’esclavage.

Cette obligation sera désormais renforcée par la menace de lourdes amendes pour les entreprises qui ne s’y conformeront pas, les détails étant précisés ultérieurement.

Les contrats gouvernementaux et les marchés publics ne seront attribués qu’aux entreprises qui respectent leurs obligations en veillant à ce que leurs chaînes d’approvisionnement soient dénuées de liens avec le Xinjiang.

La chaîne britannique de grands magasins Marks & Spencer vient de s’engager à ne pas utiliser dans les vêtements qu’elle vend du coton provenant du Xinjiang. Il s’agit de la première grande entreprise britannique à avoir rejoint un « Appel à agir » pour les Ouïghours, lancé par quelque 300 ONG.

Vo Trung Dung


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