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Coronavirus Illustration. Image Microscope électronique.

Covid-19 : l’Indonésie et le taux de mortalité le plus élevé au monde

#Coronavirus. Le gouvernement indonésien, dans un effort résolu pour éviter la panique du public, reste réticent à révéler l’étendue géographique de l’épidémie de Covid-19 dans les 34 provinces de l’archipel. La crise sanitaire risque de devenir très vite une catastrophe.

**URGENT/Mise à jour du 20 mars 2020 : Le gouverneur de Jakarta vient d’annoncer des mesures de confinement pour la capitale en raison de l’augmentation des cas de contamination.

Les seuls cas reconnus publiquement en dehors de l’île très peuplée de Java ont jusqu’à présent été observés dans l’ouest et le nord de Sumatra, à Lampung, à Riau, dans l’ouest et l’est de Kalimantan, dans le nord de Sulawesi et à Bali.

Les fonctionnaires du ministère de la Santé ne donnent que des mises à jour quotidiennes sur le nombre total de patients, le nombre officiel étant maintenant de 309 et augmentant régulièrement de jour en jour.

« Je pense qu’il est répandu dans tout l’archipel, mais s’il est particulièrement répandu dans les centres urbains comme Jakarta et Bali, il ne semble pas se manifester autant chez les jeunes de moins de 30 ans », a déclaré un diplomate occidental au magazine en ligne Asia Times.

Le nombre de décès étant passé de 12 à 25 au cours des deux derniers jours, le Johns Hopkins Center for Health Security (États-Unis) estime le taux de mortalité de l’Indonésie à plus de 8 %, le plus élevé au monde, devant même l’Italie, l’Iran, la Chine, le Japon et l’Espagne.

Les experts de la santé soupçonnent que le bilan est presque certainement plus élevé, soulignant un taux de morbidité élevé chez les personnes âgées souffrant d’une série d’autres maladies qui n’ont pas été testées ou, comme il est courant en Indonésie, qui n’ont jamais fait l’objet d’une autopsie.

A Java-Est, seuls six cas confirmés ont été signalés jusqu’à présent. En effet, à part dans les villes voisines de Solo et Jogjakarta, dans le centre de Java, la plupart des cas sur l’île sont encore concentrés à Jakarta et dans les provinces voisines de Java-Ouest et de Banten.

Singapour, visant à prévenir une « deuxième vague » d’infections, vient d’imposer de nouvelles restrictions de voyage aux ressortissants indonésiens, en raison d’un taux croissant de tests positifs chez les Indonésiens arrivant de l’île industrielle voisine de Batam.

« Nous sommes préoccupés par les pays où il y a peu de cas signalés du virus, où nous voyons déjà des cas exportés de ces pays », a déclaré cette semaine le ministre singapourien du Développement national, Lawrence Wong.

Impact économique

Préoccupé par l’impact économique et social, le président indonésien Joko Widodo a également refusé la proposition de confinement partiel de Jakarta et de Java Ouest, malgré l’insistance du gouverneur de la capitale, Anies Baswedan, qui semble souvent prendre de l’avance sur le gouvernement central en imposant des mesures sanitaires plus strictes.

« Nous pensons que Jakarta aurait dû cesser ses activités dans la capitale et empêcher les gens d’entrer ou de sortir de la ville. Nous ne pouvons pas décider nous-mêmes, mais il faut agir vite ! », a-t-il déclaré mardi 17 mars 2020 lors d’une conférence de presse.

Dépistage très limité

Selon le bureau indonésien de l’OMS, seules 1.255 personnes ont été testées pour le virus depuis le premier cas confirmé dans le pays le 2 mars 2020, contre 2.000 tests effectués presque quotidiennement à Singapour. Mais la situation pourrait changer après que l’Indonésie aura reçu des kits de dépistage en provenance de Chine.

Lors d’une récente réunion d’information organisée par le ministère de la Santé, le pays ne dispose que 2.000 lits de soins intensifs, dont 40 % sont déjà occupés par des patients souffrant de maladies non virales, dont la dengue. Bien qu’il y ait maintenant 360 hôpitaux réservés aux patients atteints de coronavirus, les tests spécialisés et autres équipements nécessaires pour faire face à la pandémie sont limités. Par exemple, seuls 88 ventilateurs pour assistance respiratoire sont disponibles. Et dans certaines régions, il n’y en a qu’un en état de fonctionnement.

Par Vo Trung Dung

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