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Thailande Bangkok Manifestation 16/10/2020

Thaïlande : Les manifestants défient l’état d’urgence

Ce vendredi, malgré la situation d’état d’urgence renforcé, les manifestants convergent par milliers vers le centre-ville de Bangkok alors que le Premier ministre refuse de démissionner.

De jeunes manifestants se regroupent sur une grande passerelle pour piétons à l’extérieur du MBK Center, un grand centre commercial à l’ouest du carrefour Ratchaprasong, où plus de 5 000 manifestants se sont rassemblés pacifiquement la nuit dernière.

La police a bouclé les abords des centres commerciaux Siam Paragon et Siam Discovery situé dans le district Pathumwan dans l’après-midi — à l’heure de Bangkok — pour tenter d’empêcher la manifestation. En vain.

L’état d’urgence défié

Le rassemblement du Ratchaprasong défie explicitement l’interdiction de rassemblement émise par le Premier ministre Prayuth Chan-ocha tôt jeudi matin. Et l’état d’urgence a déjà conduit à l’arrestation de leaders étudiants activistes et d’un avocat des droits de l’Homme. Il s’agit de Parit Chiwarak, Arnon Nampa, Panusaya Sithijirawattanakul et l’avocat Arnon Nampa.

Le gouvernement a accusé les manifestants d’avoir bloqué (brièvement) le convoi royal et insulté la monarchie, et le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha a demandé à la police de poursuivre les militants après avoir qualifié la manifestation de mercredi de « rassemblement violent cherchant à saboter l’administration » et l’ordre public, selon le porte-parole du gouvernement Anucha Burapachaisri.

« Cet état d’urgence est une procédure nécessaire compte tenu des situations violentes sans précédent », déclare le Premier ministre Prayuth Chan-ocha. Le décret doit rester en vigueur pendant 30 jours. Le Premier ministre affirme également qu’un couvre-feu peut être envisagé, et aussi la loi martiale.

« Libérez nos amis », a crié la foule de jeudi. Panupong Jadnok, un jeune homme de 24 ans et l’un des rares dirigeants à ne pas avoir été arrêté, a lancé un appel au soutien du public. « Je demande à tous ceux d’entre vous qui luttent encore pour la démocratie de venir nous rejoindre », a-t-il déclaré aux journalistes.

 

La liberté de presse restreinte

Certains médias ont été censurés. Le décret gouvernemental interdit « la publication de nouvelles, d’autres médias et d’informations électroniques qui contiennent des messages susceptibles de créer la peur ou de déformer intentionnellement l’information, créant ainsi un malentendu qui affectera la sécurité nationale ou la paix et l’ordre ».

Certaines chaînes de télévision par câble ont été partiellement censurées, notamment la station prodémocratie thaïlandaise VoiceTV et la chaîne publique britannique BBC. La chaîne publique japonaise NHK a été interrompue lorsqu’elle a diffusé un reportage sur les manifestations thaïlandaises lors d’un journal télévisé du mercredi soir.

L’accès à Change.org, qui aide les utilisateurs à créer des pétitions, a également été bloqué, lorsque la plateforme a lancé une campagne de collecte de signatures pour inciter l’Allemagne à déclarer le roi Maha Vajiralongkorn persona non grata. Le roi, qui se trouve actuellement en Thaïlande et devrait y rester pendant plusieurs semaines, a passé la plus grande partie de son règne en Allemagne.

Vo Trung Dung avec K. Oy (Bangkok) et les agences.

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