Ils ont signé pour 18 milliards de dollars de contrat devant le président et le secrétaire général du Parti communiste du Vietnam Nguyen Phu Trong et le président des États-Unis Donald Trump. Officiellement, l’Américain se trouve au Vietnam pour la Corée du Nord, mais un Donald qui reste toujours un Trump en excellent homme d’affaires. Habile et sans état d’âme.
Les bons de commande viennent de deux compagnies aériennes non étatiques : VietJet Air et Bamboo Airways. Ce fait souligne le dynamisme du secteur privé.
Le majeur bénéficiaire de ce contrat est l’avionneur américain Boeing. La compagnie à bas prix VietJet Air finalise ainsi l’achat de 100 Boeing 737 MAX, des moyen-courriers, compétiteurs directs des 320-321 NEO d’Airbus. Quant à sa toute nouvelle concurrente Bamboo Airways, elle signe pour les 10 long-courriers Boeing 787 Dreamliner sur les 20 que la compagnie envisage de se doter.
Après les feux d’artifice de Boeing, plus « modestement », le motoriste General Electrics emporte un contrat de maintenance des moteurs de 5,3 milliards de dollars pour VietJet Air. La société Sabre signe aussi un contrat annuel d’assistance technique de 100 millions de dollars pour la compagnie nationale Vietnam Airlines. Le directeur général de Boeing Kevin McAllister estime environ 83.000 emplois crées ou-et maintenus aux Etats-Unis grâce à ces contrats.
C’est la saison d’échange des cadeaux américano-vietnamien. Washington vient de donner à Hanoi le feu vert pour le précieux sésame que rêvent toutes les compagnies aériennes : la desserte directe aux États-Unis ! Il s’agit là d’une victoire pour Hanoi à la fois sur plan d’image — pays sûr, procédure aérienne rigoureuse, et sur le plan économique qu’offrira une liaison directe entre deux pays.
Par Vo Trung Dung
