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Jean-Claude Juncker et Donald Trump — Image Capture d'écran de CBS TV

Guerre commerciale Etats-Unis / UE : Trêve signée entre Juncker et Trump

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Le président des Etats-Unis Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ont signé — le 26 juillet 2018 — une sorte de trêve dans la guerre commerciale, douanière initiée par Washington entraînant des mesures de rétorsion de Bruxelles, que se livrent les deux premières économies mondiales. Ils se sont engagés vers plus de libre-échange transatlantique avec l’objectif « 0% » de taxe d’importation. Notons qu’une série de décisions annoncées sur l’industrie, l’énergie et l’agriculture reste encore à détailler.

Dans le détail, les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) se sont engagés à créer un groupe de travail sur le libre-échange transatlantique. Donald Trump : « Nous nous sommes mis d’accord pour travailler vers l’objectif d’avoir zéro droit de douane, zéro barrière non tarifaire et zéro subvention sur les biens industriels hors automobile ».

Effet immédiat. Le projet de taxer jusqu’à 25 % les importations aux Etats-Unis d’automobiles européennes est suspendu. Américains et Européens travaillent à mettre fin à la guerre de l’acier et de l’aluminium même si les droits imposés par Washington et les représailles envisagées par Bruxelles ne sont pas suspendus. En « compensation » les Européens « s’engagent à acheter plus de gaz naturel et de soja américain… ». Mais Bruxelles exigerait la fin du « Buy American Act », une loi qui protège les entreprises américaines dans les marchés publics. Les Etats-Unis et l’UE vont aussi proposer ensemble des réformes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Mme Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a salué l’accord Juncker-Trump : « L’économie mondiale tire avantage lorsque les pays s’engagent de manière constructive à résoudre leurs désaccords commerciaux sans avoir recours à des mesures exceptionnelles ». Elle met déjà en garde depuis des mois contre le protectionnisme, « qui peut faire dérailler la croissance mondiale ». Il est pertinent de noter que c’est le protectionisme chinois qui a en grande partie motivé la guerre commerciale menée par Donald Trump.

La Chine dans le viseur, maintenant le « front » européen calmé

Le futur projet de réforme de l’OMC implique, selon le président Donald Trump qui vise sans nommer Pékin, de « traiter le problème des pratiques commerciales inéquitables, notamment le vol de propriété intellectuelle, le transfert forcé de technologie, les subventions industrielles, les distorsions créées par les entreprises possédées par l’Etat et les surcapacités ».

Et Donald Trump continue : « Les Etats-Unis et l’UE comptent ensemble plus de 850 millions de citoyens et représentent la moitié du PIB mondial. En d’autres termes, ensemble, nous formons plus de 50 % du commerce. Si nous faisons équipe, nous pouvons rendre notre planète meilleure, plus sûre et plus prospère. »

Nous verrons si le président Donald Trump tiendra ses engagements avec l’UE. Ou bien, fera-t-il ce qu’il a fait — il y a quelques mois — avec la Chine ? M. Trump a d’abord annoncé un cessez-le-feu avec Pékin avant de changer de position face aux critiques de son électorat. De toute façon, quoiqu’il advienne, Bruxelles est obligé de lui accorder sa confiance. Pas d’autres choix possibles !

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Les principaux points à retenir de l’accord Juncker — Trump :

  • La volonté commune d’aller à terme vers « zéro tarif douanier » dans les échanges industriels, sauf automobile.
  • La promesse de Washington de « résoudre » la question des tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium européens.
  • Aucun nouveau tarif douanier pour les voitures européennes entrant sur le marché américain.
  • La portée exacte des décisions reste cependant à confirmer et aucune échéance n’a été avancée.

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Par Vo Trung Dung et la Rédaction.

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